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qu'en dit on au Canada                       

 

ALIENATION PARENTALE, QUE DIT-ON AILLEURS ?

    

 

 

Les spécialistes mal formés contribuent à aggraver le problème au lieu de le résoudre.  (Canada)

 

SAVOIR GERER LES DIFFICULTES DE CONTACT

 

Pour gérer les difficultés de contact dans l'intérêt supérieur de l'enfant, il faut tenir les parents responsables de leurs comportements, encourager la collaboration entre spécialistes et offrir aux parents des interventions qui leur enseignent les habiletés à régler les conflits et à faire face aux difficultés. Ce but a plus de chances d'être atteint si :

 

- les juges ont une formation spécialisée qui leur permet de mieux comprendre les difficultés de contact et les variables contribuant à leur aggravation;

  

- les parents comparaissent toujours devant le même juge;

   

- il existe une stratégie indépendante et impartiale pour solliciter le point de vue de l'enfant;

   

- le processus de règlement des difficultés de contact est facile à comprendre pour les parents;

  

- tous les spécialistes s'emploient activement à encourager le règlement à l'amiable des différends;

    

- les résultats de recherches reposant sur de bonnes méthodes sont utilisés pour fonder les décisions au sujet des contacts;

   

- les décisions au sujet des contacts correspondent aux besoins de l'enfant concerné;

  

- les décisions sur les contacts sont claires, pragmatiques et comprises par les parents;

   

- l'enfant, les parents, le thérapeute, le tribunal et un coordonnateur parental (le cas échéant) conviennent du but de la thérapie;

   

- le juge ou une personne désignée par lui surveille de manière cohérente le respect des décisions prises au sujet des contacts;

   

- les questions concernant les difficultés de contact sont entendues et tranchées rapidement;

   

- les allégations de mauvais traitements sont examinées sérieusement, font l'objet d'une enquête et sont résolues;

 

-les tactiques dilatoires ne sont pas tolérées. Les informateurs clés s'entendent pour dire que «les litiges engendrent d'autres litiges», mais les situations très conflictuelles sont considérées comme nécessitant l'autorité judiciaire pour faire débloquer les choses. Les retards et les attentes prolongées de dates d'audition devant les tribunaux exacerbent les difficultés de contact.

      

Un informateur clé a fait remarquer que, pour les parents, le fait d'être entendus par un juge différent à chaque audience s'apparente à la situation d'un patient qui doit changer de médecin pendant le traitement d'une maladie parfois mortelle.

  

Dans la documentation et auprès des informateurs clés, la collaboration entre les spécialistes qui s'occupent des difficultés de contact trouve un soutien de taille.

Voici les principes que Sullivan et Kelly (2001) recommandent d'appliquer à toute collaboration :

     

-limiter la confidentialité qui est associée traditionnellement aux relations thérapeutiques;

   

-répartir les rôles entre les spécialistes suivant une hiérarchie de responsabilités;

   

-exiger une compréhension claire des modalités de communication entre les membres de l'équipe;

   

-définir les buts cliniques, les revoir et s'entendre à ce sujet;

  

-élaborer des liens avec l'autorité judiciaire pour que les décisions et les accords puissent être codifiés sous forme d'ordonnances.

 

Allégations

 

Lorsqu'une allégation est faite, on peut recourir à diverses ressources, dont l'évaluation, l'accès supervisé et le tribunal.

      

D'après notre expérience clinique, les autorités de la protection de l'enfance hésitent souvent à agir ou à minimiser les allégations formulées dans le contexte de litiges entourant les contacts.

   

De telles allégations sont souvent considérées comme des tactiques visant à faire traîner les choses ou entrant dans la stratégie judiciaire d'un parent.

    

Dans de telles circonstances, Bala (2002) se demande s'il est possible que le système de justice favorise le mieux-être des enfants et qu'il soit juste envers les parents.

     

Par exemple, il note que les allégations d'agression sexuelle ont tendance à primer sur les considérations relatives à l'intérêt supérieur de l'enfant, comme celles décrites dans la Loi portant réforme du droit de l'enfance (Ontario,

1990).

   

Services de soutien

 

Dans l'annonce récente de la stratégie de justice familiale axée sur l'enfant, on affirme que, outre les changements législatifs, «Les Canadiennes et les Canadiens ont clairement indiqué que les services aux familles constituent le besoin le plus pressant qui soit, qu'il s'agisse de la médiation, de l'éducation des parents ou d'autres services liés à l'administration des tribunaux» (ministère de la Justice, 2002 :

    

1). Un autre service important que les parents en voie de divorcer demandent souvent est un réseau de centres d'information sur le droit de la famille comparables à ceux récemment établis en Ontario par le ministère du Solliciteur général et au Québec (CLSC).

    

Le service téléphonique d'information juridique anciennement fourni par le Barreau du Haut-Canada était aussi très apprécié des parents.

Offert 24 heures sur 24, ce service diffusait des enregistrements décrivant une gamme de situations telles que la séparation, le divorce, la prise de décisions au sujet des enfants et les pensions alimentaires pour enfants.

      

La plupart des informateurs clés s'entendent pour dire que le comportement des parents après le divorce peut occasionner des difficultés de contact, voulues ou non. En conséquence, une première étape utile dans la gestion de ces difficultés est l'évaluation précoce.

     

Kelly (2000) recommande que des calendriers de visite biens définis soient mis en œuvre dès que possible dans le processus de séparation. Pour certains parents, des interventions préventives peuvent suffire (Freeman, 1998).

      

À terme, il est plus utile pour les enfants si l'intervention aide les adultes à établir de bonnes relations après le divorce (Kinnear, 2002). Trider et al. (2002) concluent que les «avocats parviennent rarement à améliorer le respect de modalités de contact non souhaitées par leurs clients et que les demandes d'ordonnance judiciaire ont tendance à alimenter les conflits plutôt qu'à les régler» (2002 : 1).

     

Les programmes d'éducation des parents, même obligatoires, ont été bien reçus (Bacon et McKenzie, 2001; Freeman, 1995).

    

Parmi les autres services importants qui se greffent à une approche de la justice familiale axée sur les enfants figurent les transferts supervisés, les centres de contact, les coordonnateurs parentaux et la thérapie pour enfants et parents.

    

Le transfert des enfants entre les parents ne devrait pas se faire au poste de police local. Une évaluation approfondie est requise pour déterminer si un enfant est aliéné, comprendre le processus d'aliénation et élaborer un plan d'intervention (Lee et Olesen, 2001).

      

Lorsque les enfants ont été témoins de violence ou que le contact a été interrompu, l'évaluation est un outil important pour déterminer quel est le meilleur moyen d'appuyer les enfants et le contact enfant-parents.

    

 Les spécialistes compétents sont bien placés pour aider les parents à élaborer un régime de contact qui tient compte de l'âge et du stade de développement de l'enfant.

   

La formation des spécialistes

   

Les spécialistes mal formés contribuent à aggraver le problème au lieu de le résoudre. La recherche démontre qu'avocats et psychologues ne comprennent pas clairement leurs rôles respectifs en cas de litige au sujet du régime de garde (Jameson, 2001), question que l'American Bar Association a aussi signalée à sa conférence de Wingspread (Ramsey, 2000).

 

 

 Diffusé sur le site web de JP Rosenczveig